lundi 3 février 2014

Le questionnaire de Proust façon bier'n'black

1. Le principal trait de mon caractère ?      La mélancolie
(Allez y chantez, et partagez notre douleur,
Oh oh oh
Ah non ne le faite pas finalement ça nous rends triste ... ah non quoique
Oh oh oh
Ça nous fais quand même plaisir d'être triste
Oh oh oh
Ok alors à ce moment là on chante tous dans le doute
[Paroles des Fatal Picards, Cure toujours])
Hum.

2. La qualité que je préfère chez un homme ?       Le courage et l’abnégation

3. La qualité que je préfère chez une femme ?      La détermination

4. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?          Leur capacité à ingurgiter des bières tout en refaisant le monde.

5. Mon principal défaut ?              Mon incapacité à apprécier le True Black Metal fabriqué dans une cave. Sinon, y en a plein : la paresse, la procrastination, l’autodépréciation, la difficulté à canaliser les émotions.

6. Mon occupation préférée ?      Mais boire des bières en écoutant du black, bien sûr !

7. Mon rêve de bonheur ?             Vivre dans une maison isolée près d’une forêt et écrire des supers bouquins.

8. Quel serait mon plus grand malheur ?  Perdre la flamme.

9. Ce que je voudrais être ?           Ce que je suis.

10. Le pays où je désirerais vivre ?              Norway, of course ! Nan, sinon, la France me va bien. Autrement, l’Écosse ou le Canada.

11. La couleur que je préfère ?      Tu me demandes vraiment ça ?!

12. La fleur que j'aime ?                  Les fleurs du mal. Uhuh.

13. L'oiseau que je préfère ?          Je sais pas, un corbeau.

14. Mes auteurs favoris en prose ?             Clive Barker, Stephen king, Graham Joyce, Guy Gavriel Kay, Jérôme Noirez, Giono, Woolfe, Maupassant, y en a trop.

15. Mes poètes préférés ?              Baudelaire, Hugo.

16. Mes héros favoris dans la fiction ?       Ned Stark, Ragnar de la série Vikings, le prof du Cercle des Poètes Disparus, Perceval (dans Kaamelott), Arthur (dans Kaamelott aussi)

17. Mes héroïnes favorites dans la fiction ?             La femme du mec de Vikings, Daenerys dans Games of Thrones. En fait c’est compliqué. On manque encore beaucoup de personnages féminins suffisamment forts.

18. Mes compositeurs préférés ?                Beethoven, Chopin, Stravinsky, Debussy

19. Mes peintres favoris ?              Dali, Bonnard, Bekinski, Monnet, Turner…

20. Mes héros dans la vie réelle ?                J’avoue… Marilyn Manson:)

21. Mes héroïnes dans l'histoire ?               Et pourquoi pas dans la vie réelle ?! Dans l’histoire, je suppose… Cléopâtre:)

22. Mes noms favoris ?   Gneu ?!

23. Ce que je déteste par-dessus tout ?     Le fait de croire tout savoir.

24. Personnages historiques que je méprise le plus ?           Difficile question. Qui est-on pour mépriser des personnages « historiques » et du coup dont on ne sait rien que ce qu’en racontent les autres ? Tant  pis, du coup je dis pas un historique, mais un actuel : Jean-François Copé, palme d’or de l’hypocrisie.

25. Le fait militaire que j'estime le plus ?                  La bataille de Salamine.

26. La réforme que j'estime le plus ?          Les congés payés  Et bien sûr, l’accessibilité de la contraception de manière à ce que les femmes ne soient pas condamnées à subir la maternité.

27. Le don de la nature que je voudrais avoir ?       Respirer dans l’eau

28. Comment j'aimerais mourir ?                Comblée. (comme Kant qui aurait dit « C’est bien. » sur son lit de mort.)

29. État d'esprit actuel ?                 Incertain, comme d’habitude.

30. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?   Celles  qui sont commises par mes amis et ma moitié :)

31. Ma devise ? Winter is coming.
J’ajoute : « Un guerrier ne baisse jamais la tête, mais n’accepte pas non plus qu’un autre baisse la tête devant lui. » Carlos Castaneda.

dimanche 20 octobre 2013

Varg Vikernes, l'homme aux grands mots

Varg Vikernes,

Je profite de ce blog pour t'adresser une lettre ouverte.
Je commencerais en disant qu'en tant qu'individu, je n'accepte pas tes paroles. Et même si cela ne dépend pas de toi, je regrette profondément que ton nom continue à être associé au black metal. Que les gens venant te soutenir à ton procès soient filmés par les journalistes. Tout le monde va croire que c'est cela, le black metal.
Tu es paranoïaque, Varg.
Il suffit pour s'en convaincre de parcourir ton blog. Tous les articles "politisés", on les lit, on est d'accord ou non, mais on peut être titillé, curieux, intrigué. Jusqu'à ce que la mention tombe. Juifs. Chrétiens. Et l'amalgame, "judéo-chrétiens". Tu as trouvé ton bouc émissaire, tu as trouvé ta Cause, celle qui justifie ta notion "d'honneur". Grand bien t'en fasse. Sache seulement que par ce choix tu as renié l'une des valeurs qui sans aucun doute demeure fondamentale à tes yeux : la liberté. Les valeurs que tu as choisies s'embrouillent et disparaissent derrière un combat contre des moulins à vent que tu prends pour des géants.
Ton manque de lucidité me fend le cœur. Parce que tu fais partie de ces gens qui travestissent les valeurs. Parce que tu as trouvé ta bête noire, exactement à la façon de ces méchants au nez crochu dont tu dresses le portrait, animés d'intentions maléfiques à l'égard de ta grande Europe.
Au fond, si cela me cause autant de colère, c'est parce que je suis déçue. J'étais toute prête à prendre ta défense, toi l'un des héros presque mythologiques du black metal. Je ne parlerai pas ce qui s'est passé à cette époque, parce que je ne connais que les faits, et qu'ils ne suffisent pas. Mais tu restais une sorte de légende, parce que le black était nouveau, révolutionnaire, serais-je même tentée de dire. Je sais à quel point une histoire singulière passée sur la scène médiatique, sous les projetcteurs, peut être lacunaire, voire mensongère. C'est pourquoi j'ai voulu aller voir plus loin.
J'ai parcouru ton blog.
Je t'ai trouvé intelligent, et plus important encore, j'ai trouvé que tu réfléchissais avant d'écrire.
Mais tout ce que tu as d'intéressant à dire se retrouve éclipsé par des monceaux, pardon, des monceaux de conneries.
L'individualisme devient du protectionnisme. La revendication devient de la paranoïa agressive.
Selon moi, ton obsession sur la soi-disant mort de l'Europe est pathétique, et, permets-moi de le dire en utilisant tes propres mots, elle ne fait que démontrer ta faiblesse. Faiblesse, parce que tu n'es qu'un individu perdu dans la masse, qui ne comprend rien à ce monde. Tu l'as avoué toi-même. "Completely lost in this world". Toute ta campagne contre les grands méchants destructeurs de l'Europe, ce n'est que de la peur. Pure et simple. Nietzsche supposait que le christianisme était à base de haine et de ressentiment. Dis-moi ce que tu exprimes d'autre que du dégoulinant ressentiment ? Dis-moi ce qui t'embarque dans cette croisade anti-juive, anti-chrétienne, si ce n'est ton ressentiment pour un hypothétique paradis perdu, l'image figée et idéalisée d'un passé païen ?
Tu es aussi figé que les ennemis que tu combats. Parce que tu as désigné ton ennemi.
À mon avis, ton ennemi est à l'intérieur de ta tête. Tu les combats eux, parce que tu as peur pour ta propre identité. Tu n'arrives pas à te circonscrire. Le monde moderne ne te donne plus suffisamment de cadres rassurants. Nous vivons dans un monde plein de cette "diversité" que tu défends si maladroitement. La vérité, c'est que tu n'es pas capable de l'assumer, cette diversité. Elle te mine. Tu voudrais bien être plus pur et vivre dans un monde plus pur.
Pourquoi, vous tous, avez-vous besoin de brandir à ce point votre identité, si vous ne vous sentez menacés ?  Et par quoi et par qui êtes-vous réellement menacés ? Qui vous empêche d'être ce que vous êtes ? Vous a-t-on forcés à vous convertir à l'islam ? La vue d'un simple voile suffit-elle à vous donner un sentiment d'insécurité ? Êtes-vous si incertains, si faibles, si peu solides que côtoyer des personnes autres, qui ont d'autres repères que vous, suffit à vous faire monter sur vos grands chevaux ?
Pour moi, faire de l'identité une telle obsession ne dénote rien d'autre qu'un profond sentiment d'insécurité. Vous n'êtes que des gosses terrifiés, qui tremblent dans un monde dont les frontières ne sont plus si sûres. Vous confondez cet affaiblissement des frontières immémoriales avec une indifférenciation. Qu'est-ce qui vous empêche de rester différents ? Qu'est-ce qui vous empêche de vivre comme vous l'avez toujours fait ? Je suis navrée, mais je ne vois absolument rien qui vous en empêche. Derrière vos beaux discours aux grands mots ne se cache qu'une peur terrible. Et cette peur n'a de raison d'être que parce que, aussi individualistes que vous prétendez l'être, vous avez en réalité besoin de barrières sociales, morales, et juridiques, pour vous sentir protégés. C'est pourquoi je vous trouve pathétiques, tous autant que vous êtes. Vous êtes comme des vieux à qui on change les habitudes. Vous gueulez contre l'uniformisation, mais vous êtes juste mal à l'aise avec la diversité, celle que tu oses défendre, Varg. Vous êtes incapables de rester vous-mêmes si le vent tourne. Vous voulez juste vous faciliter les choses, en éloignant de votre vue ce qui est différent. ça évite de trop penser. D'être trop perdu.
Alors oui, cette lettre ouverte prend un autre ton. Ton cas, Varg, n'apparaît pas aujourd'hui par hasard. Il sert bien ta cause. Et si je suis aussi en colère c'est parce qu'il a un contexte. Je n'aurais que faire d'une affaire isolée. Mais tu es représentatif. Et tu es suivi.
Mon idée est que les gens qui composent ton comité de soutien ne sont en rien différents de n'importe qui choisit de se replier sur soi. N'importe qui épousant une cause ou une icône pour mettre un peu d'ordre dans sa vie. La vérité, je le crois – et quiconque le désire peut essayer de me détromper – c'est que très peu de gens réalisent ce qu'être libre signifie, et énormément croient le savoir. J'ai déjà vu ça ado, quand j'ai voulu embrasser la mouvance gothique. Et plus je l'embrassais, plus je m'apercevais que j'avais affaire à un groupe d'épouvantails qui passait son salaire – ou bien l'argent de papa ou de l'État – en vêtements d'apparats. Des gens qui vous dévisageaient quand vous entriez dans leur cercle fermé, leur petite élite intellectuelle et visuelle. Ils n'étaient différents que face à une majorité, mais relativement, c'étaient tous exactement les mêmes. ça en revient à ta critique du satanisme : une norme qui s'oppose à une autre.
Et tu fais la même chose, parce que les solutions aux problèmes que tu brandis sont déjà trouvées. Tu ne laisses aucune place à la subtilité parce que tu connais déjà les coupables. En quoi ta pensée diffère-t-elle de celle de tes Ennemis ? Où est ta liberté ? Tu es asservi comme n'importe qui à la mythologie, et son autre nom, la religion. Ton idéal est ton carcan.

J'en profite pour ajouter une parenthèse sur un sujet qui commence à me souler tout particulièrement. Tu fais partie de ce gens qui semblent se hérisser dès qu'on remet en question la notion de genre sexuel. Qui a dit que cette notion n'existait pas ? Je tiens au passage à souligner que la soi-disant "théorie des genres" est une pure et simple invention. On désigne sous ce nom un ensemble de récentes recherches portant sur la construction sociale du genre. Là encore, on ne cherche pas à uniformiser, mais simplement à savoir à quel point nous sommes hommes ou femmes de fait, et à quel point on nous instruit et nous recommande d'adopter tel ou tel comportement en fonction de notre sexe. Arrêtez de vous effaroucher parce qu'on remet en question des notions millénaires. Ce genre de théorie n'est pas faite pour détruire, mais pour nous permettre d'évoluer en tant qu'individus. Pour que tout un chacun puisse comprendre qu'il n'est pas censé être ou penser quoi que ce soit sous prétexte qu'il soit homme, femme, noir, blanc, et j'en passe. Et ce processus n'est pas, putain, de la conformisation, mais un processus de libération. Pardon, mais à mes yeux, quiconque pense le contraire a juste une trouille de tous les diables. Parce que sans définition, on perd le cadre, la direction à suivre, la règle en générale. J'en ai plus qu'assez qu'on confonde liberté et indifférenciation. La liberté, ce n'est pas revendiquer sa différence. C'est vivre avec sa différence en toute sérénité. Tout le reste n'est que mascarade. J'en ai plus qu'assez de ces discours de replis identitaires. Vous n'êtes que des lâches perdus dans un monde trop vaste. Si vous n'êtes pas capables de l'assumer, ayez au moins l'honnêteté d'avouer la vraie teneur de vos propos, au lieu de vous cacher derrière des idéologies de façades. Vous avez peur. Dites-le, et arrêtez de faire chier le monde.
Je suis une femme. Je suis blanche. Je suis issue des classes moyennes. Et le fait que je veuille savoir ce que ça signifie au-delà des conventions sociales résultant de tous ces paramètres n'implique pas que je veuille être la même chose qu'un homme noir aristocrate. ça signifie que je veux être libre. Et donc être autre chose que ce pour quoi mon environnement social m'a formée et cataloguée. Je ne veux pas être définie par des clauses extérieures qui ne dépendent pas de moi. Parce qu'elles sont toute relatives, historiques, idéologiques. Et que je m'en contrefous. Et abandonner ces paramètres, ces cadres, ne fait pas de moi une anonyme.
Je n'ai pas besoin de me circonscrire. Et si vous en éprouvez le besoin si pressant, c'est que vous n'êtes pas capable de faire face à la liberté. La liberté, c'est ce qu'il reste quand vous avez démonté cette architecture héritée qui fonde votre être. Vous devez seulement choisir votre héritage. Et faire ce choix ne change pas quoique ce soit au reste du monde. Cela ne concerne que vous. Encore une fois, si vous avez besoin que l'ensemble de la société fasse les mêmes choix que vous-mêmes, vous n'êtes que des lâches et des conformistes.

Le véritable individualisme, vous crachez dessus. Tout ce que vous dites ne sont que des belles paroles pour dissimuler votre propre conformisme inavoué. Le véritable individualisme se fout bien des Juifs ou de la remise en question de la différenciation des genres. Le véritable individualiste n'a pas besoin de clamer et surtout de revendiquer sa différence comme un chien aux abois, un chien acculé. Il se contente d'être. Et qui peut l'en empêcher ?

http://thuleanperspective.com/

lundi 8 juillet 2013

Black metal is back !

Pas facile d'alimenter ce blog, et il est resté vide pendant plus d'un an, mais ce soir me prend la fantaisie de le faire revivre un peu.
Cette année, je n'ai malheureusement pas pu assister à un quelconque festival, et j'avoue que ça me manque à mort. Je vous propose donc de partager une sélection vidéo des meilleurs moments live de black que j'ai pu voir ou pu trouver sur le Net (ce que j'ai vus n'étant pas forcément disponibles ou en bonne qualité).
Il y a très peu de concerts de black que j'ai apprécié. Souvent, c'est une musique qui se prête difficilement à l'exercice. Notamment parce que d'après moi le son doit vraiment assurer et c'est malheureusement pas tjrs le cas, du coup, on  se retrouve avec de la bouillie. Et aussi parce que certains groupes ont tendance à se parodier eux-mêmes, ce que je trouve très dommage. Mais quelques-uns assurent quand même, heureusement :)

On commence par les maîtres, parce que je viens de tomber là-dessus et que l'intro est digne d'une super-cérémonie satanique avec de quoi ravir les oreilles et le cœur corrompu de tous les amateurs du genre. (en plus ils commencent avec une de leurs chansons où on a l'impression d'avoir le monde à nos pieds rien qu'en l'écoutant) Ces mecs savent faire le show, y a pas moyen.




On continue avec un truc issu du black mais qui n'est pas du black. Les plus avertis reconnaîtront le terrifiant Gaahl, ancien de Gorgoroth et acteur d'une scène absolument d'anthologie dans cet excellent documentaire (que je recommande aux aficionados comme aux autres). Ce mec a une voix géniale, il a bien fait de faire du pur pagan. La performance ci-dessous est complètement mystique, j'adore complètement.



On ne peut pas faire une revue du black metal en live sans Vikings chevelus. Vus au Metalcamp, en Slovénie (best festival ever) en 2009.




Et à titre personnel, impossible de ne pas mettre ce groupe que j'avais découvert en live au Hellfest 2008, et ç'avait été une grosse claque.





Un contre exemple, live affreusement mauvais, au secours. En plus c'est pas le chanteur d'origine, et il est vraiment, comment dire, à chier.



A la base, c'était une chanson originale, étrange, flippante.


 


On se remet du bon pour oublier ça. L'ambiance est quand même clairement meilleure. Ce groupe m'avait sauvé de la déprime au pagan fest ou y avait du pagan en intensif, et tout cela finissait par être vraiment trop youpi metal pour moi (si seulement la lumière pouvait être plus sombre... ;))



Ce groupe, quoi que difficile d'accès, est excellentissime. Je n'ai pas eu l'occasion de les voir en live, et ils jouent une musique pas évidente pour la scène. Mais ils s'en sortent très bien. Je trouve ça complètement envoûtant. Bon groupe pour terminer ce billet :)





PS : Promis, je vais mettre ce blog à jour plus souvent. J'ai déjà une idée pour le prochain article :)

lundi 19 mars 2012

Black metal ist Dimmu Borgir

Dimmu Borgir!
The deviants seek but one place
Dimmu Borgir!
Forward onward march!

(Non, non, ne me crucifiez pas encore, j'ai mes raisons, je vous jure !! (au cas où l'inquisition du black me lirait...))

Il y a bien un endroit où je voudrais me faire photographier, c'est là :



Oui, là à côté du monsieur. Si un jour j'en ai la chance, je vous promets une très belle photo black metal :)

En tout cas, une chose est sûre : quand le concert à Oslo avec l'orchestre de Norvège sortira ENFIN (j'insiste sur cette attente interminable et je me demande bien ce qui la justifie, je suis certaine de ne pas être la seule à l'attendre avec une impatience grandissante, la preuve, quelqu'un l'a posté sur youtube en entier ou presque tout récemment alors que c'était introuvable, je me demande comment il a fait enfin bref) quand ce concert sortira, donc, ce sera mon album préféré. Eh oui. Jusque là, avoir un album préféré me semblait une chose impossible. Mais ce concert concrétise tout ce que j'ai toujours rêvé d'entendre et de voir. la puissance symphonique alliée à la brutalité du metal, avec une magnifique mise en scène, des musiciens de partout, un Shagrath très charismatique et à l'aise dans son rôle de maître de cérémonie (visiblement, l'orchestre l'impressionne suffisamment pour qu'il n'ait pas l'indécence de parler pendant les parties symphoniques, ça change des concerts avec Mustis où il parlait toujours pendant ses solos !).
L'épique, le tragique, la fureur alliés à la finesse et à la précision instrumentale, un beau choix de morceaux et surtout la volonté de le faire, ce concert, l'accord parfait et l'investissement de tous ses participants, tout cela contribue à faire de cet événement une oeuvre d'art incontestable.
J'ai toujours adoré Dimmu, on le sait. Mais ce concert sublime les chansons, leur donnant la puissance qu'elles aurait toujours dû avoir. Là, elles se révèlent, elles s'envolent littéralement, et quelque chose de magique se passe...
Écouter Dimmu, pour moi, c'est parcourir de vieux rêves, qui appartiennent autant à mon enfance qu'à l'âge adulte... Une rêverie intemporelle qui m'emmène loin, très loin... C'est une invocation, un appel primitif qui me fait toujours sortir de mes gonds. C'est aussi un hymne et un hommage à la beauté sauvage du monde, à la puissance de la volonté individuelle, créatrice, libre. Un élan brutal qui me ramène à ma nature profonde, qui a soif d'infini. Un bon musicien sur scène, c'est toujours un chaman, aussi magicien que guérisseur.

"When the world is turning
You'll find your true nature
When the first is last and the last is first
You'll be where you choose to be"

Forgive we shall not
Forget we shall not
Fire is with or against you
And so it burns



*Les paroles viennent de Dimmu Borgir, par Dimmu Borgir. Dimmu borgir, c'est quoi ?
C'est ça :



Une formation de lave en Islande. Apparemment, ça veut dire "château sombre".

C'est de très loin la meilleure performance live du groupe. En plus, le son est parfait, l'image est parfaite... Et regardez-moi au moins l'intro... C'est trop la classe.




...
Cela dit, je pense que j'aurais encore mieux aimé me faire photographier auprès de CE monsieur... Je pense que certaines filles pourront comprendre :)
...les mains, entre autres...
(il interprète une chanson de Dimmu)



Je peux pas m'empêcher de rajouter cette vidéo (toujours avec "Mustis", ex-claviériste de Dimmu), qui donne une dimension encore plus triste à cette musique de Chopin, au milieu de cette fête où les gens n'écoutent pas... C'est presque perturbant de le voir jouer dans cette ambiance... (et je sais, les cheveux courts, ça fait bizarre)

samedi 25 février 2012

Winding roads in northern woods

Je clame haut et fort à qui veut l'entendre que le black metal, c'est autre chose qu'une production crasseuse avec une batterie folle et une voix de porcinet égorgé. Aujourd'hui, la preuve en écoute.
J'ai eu l'occasion d'écouter quelques bons morceaux plutôt intéressant. Le black metal aujourd'hui, c'est un vaste laboratoire. C'est une musique qui recèle de nombreuses potentialités d'évolution et d'appropriation pour qui a envie d'en jouer. Avant, tout c'est une musique qui vient des tripes, un cri primitif. Le black metal est toujours lié à la nature parce que par essence, il veut exprimer ce qui est fondamental en nous. Donc nos premières sensations, en ce sens primitives. Le vent, le froid, l'immensité de la nature, la terreur, et la solitude de celui qui prend conscience dans un vaste monde qui ne répond pas à ses appels. Eh bien sûr, la proximité du néant.

Bon, commençons l'écoute avec Sui Cadere. Voilà un groupe de black dépressif québécois plutôt pas mal (et il y en d'autres, ça doit être à cause des sombres forêts canadiennes). Un son propre, d'abord. Sans pour autant être trop lissé. Pour ce titre, ils ont choisi une oeuvre écrite par un poète québécois qui oscille entre Baudelaire et la caricature de Baudelaire. Il y a de très beaux effets de mélodie et d'images, mais je ne suis pas entièrement convaincue pour ce poème, bien qu'il ait un fond troublant et sinistre qui m'attire plutôt. En tout cas, l'interprétation musicale me plaît plutôt. Je vous laisse lire et écouter :



Le Cercueil

Au jour où mon aïeul fut pris de léthargie,
Par mégarde on avait apporté son cercueil ;
Déjà l'étui des morts s'ouvrait pour son accueil,
Quand son âme soudain ralluma sa bougie.

Et nos âmes, depuis cet horrible moment,
Gardaient de ce cercueil de grandes terreurs sourdes ;
Nous croyions voir l'aïeul au fond des fosses lourdes,
Hagard, et se mangeant dans l'ombre éperdument.

Aussi quand l'un mourait, père ou frère atterré
Refusait sa dépouille à la boîte interdite,
Et ce cercueil, au fond d'une chambre maudite,
Solitaire et muet, plein d'ombre, est demeuré.

Il me fut défendu pendant longtemps de voir
Ou de porter les mains à l'objet qui me hante...
Mais depuis, sombre errant de la forêt méchante
Où chaque homme est un tronc marquant mon souci noir,

J'ai grandi dans le goût bizarre du tombeau,
Plein de dédain de l'homme et des bruits de la terre,
Tel un grand cygne noir qui s'éprend de mystère,
Et vit à la clarté du lunaire flambeau.

Et j'ai voulu revoir, cette nuit, le cercueil
Qui me troubla jusqu'en ma plus ancienne année ;
Assaillant d'une clé sa porte surannée
J'ai pénétré sans peur en la chambre de deuil.

Et là, longtemps je suis resté, le regard fou,
Longtemps, devant l'horreur macabre de la boîte ;
Et j'ai senti glisser sur ma figure moite
Le frisson familier d'une bête à son trou.

Et je me suis penché pour l'ouvrir, sans remord
Baisant son front de chêne ainsi qu'un front de frère ;
Et, mordu d'un désir joyeux et funéraire,
Espérant que le ciel m'y ferait tomber mort.

(Émile Nelligan - Canada 1879-1941)

**Attention coup de coeur**

Poursuivons avec un groupe que je découvre malheureusement sur le tard. Ce groupe a déjà une putain de carrière et une grande reconnaissance dans le monde du black, et c'est tout à fait mérité. Voilà du black qui n'hésite pas à explorer des espaces musicaux nouveaux. C'est à la fois original et poignant, toujours torturé, et d'une grande subtilité. Un son profond, équilibré, puissant dans la retenue. Un groupe qui n'a pas peur de sortir du black metal, de chanter, d'expérimenter des atmosphères planantes. Structuré, mélodique, précis. Et en plus, c'est l'un des rares groupes de black qui utilise sa langue natale, ici le suédois. J'ai nommé Shining.
(Deux chansons extraites du dernier album sorti en 2011).





Je vous laisse là-dessus, la suite bientôt :)

mercredi 4 janvier 2012

Inauguration



Youpi : Black Metal ist Bier !

Certains écrivent des blogs de cuisine, d’autres des blogs de mode, ou encore des blogs de lecture. J’annonce fièrement la création du premier blog dédié à la bière et au black metal, deux de mes plus grandes passions (les autres ne concernent pas ce blog).

Je consacrerai donc les billets de ce journal — qu’Internet me donne la possibilité de publier (loué soit-il, sinon j’aurais du garder ces aventures passionnantes pour moi-même, ou pire, les envoyer par la Poste à mon cercle de fans) — à ces deux encombrantes passions (d’autant qu’elles vont souvent de paire). J’ai un projet idiot et ambitieux : exporter le black metal dans le monde entier par le biais de photos très dark prises dans tous les endroits où j’ai eu l’occasion de me rendre. En voici donc une en avant-première, à la Bernerie-en-Retz — on ne peut plus black metal, donc.

(Merci à Clémence pour la photo !)

Et pour ce premier billet (puisque ce blog se veut satirique et divertissant, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, même s’il est bien entendu que le black metal et la bière sont des sujets très sérieux mais que j’ai choisi de traiter avec humour), je vous propose la retranscription approximative d’une de mes plus belles interventions sur ce genre de musique qui me tient tellement à cœur. Je remercie tout particulièrement la Grimbergen pour son soutien qui m’a permis d’exprimer ce en quoi consistait l’essence du black metal lors d’une soirée avec un ami dont je tairai le nom pour préserver sa réputation, et où la bière (encore elle) nous incita à nous exprimer dans la langue de Shakespeare (également approximative, pour ma part).

« You see... Black metal is...everything. You know, when you look at the sky and you see the stars, that is black metal. Black metal is the feeling of the totality, this is you and the universe melted, you can feel the whole world taking you away. Black metal is essentially cosmic. The powers of nature overwhelming your soul. It is sacred, almost religious in a pagan way. It is about the emptiness, the vast solitude of man under the stars. »

Je ne peux que terminer ce billet par un titre illustrant ce black metal cosmique :